KEEP IT COOL

Pendant 12 jours l’été dernier, ni plus ni moins, nous avons eu la possibilité de ‘cuire et rôtir’ à des températures de 30 °C et plus. En plus de la vague de chaleur qui a eu lieu en août 2020, nous avons pu profiter d’une bonne dose de soleil pendant le reste de l’été. Aujourd’hui, les étés chauds sont la règle plutôt que l’exception en Belgique.

Le réchauffement de la planète rend les conditions météorologiques plus extrêmes et nous pousse à interagir différemment avec la nature. Il va sans dire que nous devons également tenir compte du temps chaud dans nos habitations et nos jardins. Les jardins évolueront vers d’agréables zones ombragées avec des arbres et des plantes qui peuvent supporter les nombreuses heures d’ensoleillement. Ces plantes doivent néanmoins aussi être capables de résister à des précipitations extrêmes et à des hivers rigoureux. Les terrasses et cours intérieures pavés intensifient l’effet de chaleur provoqué par un soleil de plomb et sont donc à proscrire. Nous vous expliquons comment conserver une certaine fraîcheur dans votre jardin et dans celui de vos clients.

Tout d’abord, il y a le plan d’eau. Lors des chaudes journées d’été, la piscine ou l’étang de natation sont de merveilleux ‘incontournables’ pour se rafraîchir en faisant trempette. Lorsqu’il fait vraiment chaud dehors, l’ombre d’un parasol, d’un toit de terrasse ou d’un arbre offre un soulagement plus que bienvenu face à l’implacable canicule. À l’ombre, il fait environ 4 °C de moins qu’au soleil. Cela signifie qu’il peut également faire très chaud à l’ombre, surtout quand la terrasse donne sur un mur sombre. Les façades de maison sombres absorbent la chaleur comme une éponge, la surface atteignant facilement 70 °C. Cette chaleur est stockée dans le coeur de la brique pour être libérée plus tard lorsque la température ambiante redescend.

Dans ces conditions, la terrasse ne se refroidit pratiquement pas le soir ou la nuit. Une façade sombre garde simplement la chaleur jusqu’au lendemain. Vous pouvez éviter cette situation en parant votre façade d’une couleur claire. Les couleurs claires reflètent le soleil et emmagasinent moins de chaleur. Un mur de verdure est encore mieux qu’un mur clair. Orner la façade de plantes grimpantes n’est pas seulement très tendance, le feuillage éloigne le soleil de la surface et crée une couche isolante d’air frais emprisonnée entre la plante et le mur. De plus, il n’est pas très difficile de faire pousser une plante grimpante. Le lierre et la vigne sont deux plantes grimpantes qui pousseront sans doute plus haut et plus loin que vous ne le pensiez. En optant pour des plantes comme le chèvrefeuille, le raisin, le houblon ou la passiflore, vous pouvez facilement maîtriser la prolifération. Ces plantes ont besoin d’un support (treillis ou structure en fil de fer) auquel s’attacher, afin de ne pas pousser plus loin que souhaité. Lors d’une chaude journée d’été, les murs lumineux combinés aux plantes grimpantes feront une différence de 15 °C de réchauffement en moins.

Vous voulez encore faire mieux ? Vous pouvez dans ce cas opter pour un ‘jardin vertical’. L’installation d’un jardin vertical est un travail sur mesure qui nécessite de travailler avec un entrepreneur de jardinage. C’est tout un imbroglio impliquant différents types de panneaux de substrat à combiner avec des bacs à fleurs et de préférence d’un système d’arrosage intégré. Un jardin vertical se compose en effet de toute une variété de plantes avec différents besoins et périodes de floraison. Des plantes vertes aux graminées ornementales en passant par des fougères, une quantité innombrable de combinaisons sont possibles. Grâce à sa composition, le jardin vertical évite un réchauffement de 30 à 35 °C.

Nous avons un autre bon conseil pour vous : plantez un arbre. Dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, un milliard d’arbres supplémentaires sont nécessaires de par le monde pour éliminer l’excès de CO2 de l’air. La réalisation de cet objectif nécessite naturellement une coopération à grande échelle entre différents pays, gouvernements et autorités locales. Mais vous pouvez, vous aussi, faire la différence en plantant un ou plusieurs arbres dans votre jardin.

Un arbre fournit non seulement beaucoup d’ombre, mais il fait aussi office de véritable climatiseur. Mieux encore, selon une étude néerlandaise, la capacité de refroidissement d’un seul arbre est comparable à celle de pas moins de 10 climatiseurs. Les arbres offrent une sorte ‘d’effet de cheminée’. Avec l’humidité qui s’évapore de leurs feuilles, ils repoussent l’air chaud vers le haut, créant un effet d’aspiration vers la cime. Un arbre assure la circulation de l’air dans le jardin. L’air qui circule au-dessus d’un point d’eau, d’une pelouse ou d’une plantation est quelques degrés plus frais que l’air situé un demi-mètre plus haut. Éventuellement aidé par une légère brise, cet air frais se déplace au-dessus du jardin. Sous un arbre, il peut donc facilement faire 15 °C de moins qu’au soleil. Si tout le monde plantait un arbre dans son jardin en Belgique, nous créerions énormément de fraîcheur.

QUELS SONT LES ARBRES QUI PEUVENT FAIRE FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ?
Quelques pépiniéristes belges se sont penchés sur la question et ont dressé une liste de pas moins de 79 arbres résistants aux conditions climatiques extrêmes.

PARMI LES ARBRES QUI SUPPORTENT BIEN LA CHALEUR ET LA SÉCHERESSE, FIGURENT :

  • Le pin sylvestre (Pinus sylvertris) aux aiguilles persistantes ; il convient pour les sols sablonneux.
  • L’érable champêtre est un arbre de taille moyenne à la couronne large et fermée qui donne beaucoup d’ombre.
  • Le mûrier blanc est un petit arbre qui se ramifie fortement.
  • Le noisetier de Byzance est un arbre de taille moyenne dont les noix attirent toute une variété d’oiseaux.
  • Le Sophora du Japon ou ‘l’arbre à miel’ tolère un air fortement pollué.
  • L’érable de Montpellier est une bonne option pour les environnements secs et plus urbains.
  • L’alisier blanc est un arbre de taille moyenne qui, greffé sur l’alisier de Suède (Sorbus intermedia), est encore plus résistant à la sécheresse.

Vous pouvez retrouver la liste complète sur le site flamand www.groenvanbijons.be/ bomen-die-goed-zijn-voor-het-klimaat.

Vous voulez en savoir plus sur le jardin climatique ? Nous vous conseillons vivement le ‘Manuel pratique du jardin climatique’ écrit par Marc Verachtert et Bart Verelst.

 

Texte Reine Driesen, PiscinesPro
Photographie: Veronique De Walsche – Artifix, Shutterstock